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Zoom Afrique du 15 novembre 2023

Zoom Afrique du 15 novembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • Le Kenya lance une nouvelle feuille de route de 10 ans dans le secteur laitier
  • Guinée-Bissau : des travaux de forage pétrolier en mer annoncés pour juillet 2024
  • Tanzanie/Mozambique : vers la signature d’un accord d’exploitation conjointe de gisements gaziers
  • Ethiopian Airlines passe une commande record de 31 avions à Boeing, et pourrait en acheter 36 autres

Les analyses de la rédaction :

1. Esclavage: l’Afrique mérite des excuses et exige des réparations, dit le Président ghanéen 

Même s’il est impossible de compenser toutes les souffrances causées aux Africains pendant l’époque esclavagiste, l’Occident doit reconnaître son rôle, a indiqué le dirigeant ghanéen lors d’une conférence à Accra. Il a également appelé les nations à consolider leurs efforts avec les Caraïbes pour atteindre ce but. 

Pointant les injustices subies par l’Afrique pendant l’esclavage, le Président du Ghana a exhorté le continent à s’unir pour obtenir des réparations. 

« Le continent africain tout entier mérite des excuses officielles de la part des nations européennes impliquées dans la traite des esclaves », a déclaré le 14 novembre Nana Addo Akufo-Addo en inaugurant une conférence de quatre jours sur les réparations à Accra. 

Selon lui, il s’agit d’une question de principe: 

« Aucune somme d’argent ne peut réparer les dommages causés par la traite transatlantique des esclaves et ses conséquences. Mais il s’agit d’une question que le monde ne peut plus ignorer », a noté le dirigeant. 

En plus de cela, l’Afrique a été appelée à faire front commun avec les pays des Caraïbes, pour avancer. De son côté, le président de l’Union des Comores et président de l’Union africaine, Azali Assoumani, a estimé lors de l’événement que les vestiges de l’époque coloniale « font encore des ravages dans notre population ». 

Les victimes de l’ère esclavagiste évoquent depuis longtemps des réparations ou d’autres compensations. Le mouvement semble avoir pris de l’ampleur. 

Le chef de l’État ghanéen avait déjà exprimé cette exigence au Sommet d’Accra sur les réparations durant l’été 2022, ainsi qu’en septembre dernier devant l’Assemblée générale de l’ONU. 

Il a déclaré que le versement de réparations signifierait la légitimation du mal qui « a été perpétré », lorsque « des millions d’Africains productifs ont été arrachés à l’étreinte de notre continent et mis au travail aux Amériques et aux Caraïbes sans compensation pour leur travail ». 

Et d’ajouter que le moment est venu pour l’Europe et les États-Unis de reconnaître que « l'immense richesse dont ils jouissent a été récoltée dans la sueur, les larmes, le sang et les horreurs de la traite transatlantique des esclaves et des siècles d'exploitation coloniale ». 

En avril dernier, plusieurs leaders des pays touchés ont aussi relayé cet appel lors de la conférence sur l’état du monde noir (SOBWC). 

L’événement a réuni les leaders noirs des États-Unis, d’Afrique, des Caraïbes et d’Amérique du Sud pour discuter des questions clés ayant un impact sur la vie des Noirs à travers le monde. 

2. Six nouveaux partenariats militaires en vue pour la Russie en Afrique 

La Russie pourrait signer des accords militaro-techniques avec six nouveaux pays africains, a déclaré le vice-ministre russe de la Défense Alexandre Fomine. Moscou est déjà en collaboration avec la plupart des États du continent. 

« Il y a 54 États en Afrique. Aujourd’hui, nous avons des accords avec 30 d’entre eux et six autres sont en ligne de mire (…) Au total, il y en aura 36. Cela couvre la majeure partie du continent africain », a ainsi déclaré le responsable russe. 

Les accords de coopération militaire sont rarement conclus seuls, s’accompagnant généralement d’autres accords interministériels, a encore souligné Alexandre Fomine. 

La Russie a tissé plusieurs partenariats militaires ces derniers mois, particulièrement avec des pays du Sahel. Le Mali a notamment remercié Moscou à plusieurs reprises, pour son aide dans la lutte contre des groupes terroristes. Des formations sont également prodiguées aux forces maliennes par des instructeurs russes. Des hélicoptères Mi-171 et des avions Su-25 ont aussi été livrés à Bamako ces dernières années. 

« Grâce à la Russie, nous avons pu renforcer nos forces de défense, nos services de sécurité et nos forces de l’ordre. L’armée malienne est désormais à l’offensive », avait ainsi indiqué Assimi Goïta, Président de la Transition malienne, lors du sommet Russie-Afrique. 

La Centrafrique bénéficie également de l’expertise d’instructeurs russes. Mi-septembre, le président Faustin Archange Touadéra s’était d’ailleurs opposé à un départ de ces derniers, réclamé par la France. Le pays d’Afrique centrale songe désormais à accueillir une base militaire russe et des discussions sont en cours à ce sujet. 

3. Mali: après 11 ans d'absence, l'armée a pris position dans Kidal 

Après 11 ans d’absence, l’armée malienne a pris finalement position dans la ville de Kidal, le 14 novembre 2023. C’est un communiqué émanant de l’Etat-major général des armées, qui l’annonce. Nous l’avions écrit, cette ville-symbole entre les mains des rebelles et des groupes terroristes, allait tomber. Il restait seulement à connaître le jour et l’heure !  

La bataille de Kidal est déclenchée depuis jeudi dernier. Les lignes de défense, écrasées sous les bombardements aériens et terrestres sont réduites dans les faubourgs et des combats d’une violence inouïe se sont déroulés dans le camp Soundiata et l’ex-emprise de Mission multidimensionnelle des Nations Unies au Mali (MINUSMA). La puissante contre-offensive a pris en tenailles les terroristes qui se retrouvent piégées, sans possibilité de ravitaillement et de communication brouillée par l’armée malienne. Les groupes terroristes avaient creusé des tranchées à une quinzaine de kilomètres de la ville restée depuis presque une douzaine d’années leur bastion, bourré d’explosifs un blindé de la Mission onusienne détruit par un drone. Les divisions de l’armée, constituées notamment d’officiers fraîchement émoulus de l’Ecole de guerre du Mali appelés à faire leur baptême de feu sur le théâtre des opérations, sont parvenues à contrôler 90% de la ville hier mardi. 

La rapidité est une des conditions des guerres modernes. Ces soldats aguerris et expérimentés ont aussitôt entrepris de fouiller quartier par quartier, maison par maison, à la recherche de caches d’armes et de terroristes. Les forces armées de la reconquête de Kidal ont, elles, l’expérience du terrain et font la guerre à l’aune de leur expérience, de l’observation des droits humains. Autant en convenir que la préparation du mouvement en direction de cette place forte des terroristes s’est faite minutieusement. Plus que les corps, les esprits et les cœurs ont été prêts. 

Avant leur débandade, les terroristes ont, au besoin, vainement joué de façon déformée sur les ressorts de l’émotion du président turc, Recep Tayyip Erdoğan en présentant le conflit sous l’angle d’une extermination des musulmans. Lui qui est apparu sous les traits de défenseur de la cause palestinienne aurait envoyé en retour des signaux contradictoires en livrant au Mali des drones qui font leur misère. 

La bataille de Kidal a vu en début de semaine la reddition de plusieurs dizaines de terroristes face aux forces maliennes après quelques jours de combats acharnés, un tournant majeur dans la sauvegarde de l’intégrité territoriale et l’éradication des groupes armés terroristes. Kidal libéré est devenu le symbole de fierté et du patriotisme pour les Maliens, de la grandeur d’une Nation. Cette victoire a montré que le Mali regorge de qualités exceptionnelles, de génie et capable de faire face à son destin, après des années d’humiliation subie. « Tomber est moins grave que de ne pas pouvoir se relever » pour emprunter cet adage bien de chez les Maliens. Les libérateurs de Kidal sont entrés ainsi vivants dans la légende. 

Les ennemis sont donc exclus du circuit des honneurs. Une lapalissade, me rétorquera-t-on. Considérant leur situation tout en apprenant les succès et honneurs de l’armée, ils sont alors la proie d’un découragement qui va conduire à un amoindrissement de leur efficacité militaire, à leur perte pour toujours. Qu’il en soit ainsi ! 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV